le dos

La colonne vertébrale porte tout le psychisme, toute la force vitale, toute l'échelle du perfectionnement, tous les moyens d'absorption, de diffusion et de réserve des forces de la nature. On respire avant tout avec sa colonne vertébrale".

Il n'y a pas d'âge pour avoir mal au dos; depuis l'adolescent grandi trop vite, jusqu'à la personne âgée usée par le travail et les rhumatismes, la colonne vertébrale est probablement un des soucis les plus constants pour les bipèdes que nous sommes devenus, au terme non achevé, probablement, d'une longue évolution.

Malgré l'intérêt très grand que cela représenterait, il n'est pas dans la philosophie de ce site de développer un dossier exhaustif sur la colonne vertébrale; cela prendrait trop de place, et d'excellents ouvrages peuvent être consultés.
En ce qui nous concerne, nous voulons plus modestement rappeler quelques données anatomiques destinées à faire comprendre les exercices que nous proposons.

La colonne vertébrale, de l'atlas au coccyx.
Trente-deux vertèbres et des courbures

• Région cervicale (lordose) 7 vertèbres cervicales
• Région dorsale (cyphose) 12 vertèbres dorsales
• Région lombaire (lordose) 5 vertèbres lombaires
• Sacrum 5 vertèbres sacrées, soudées
• Coccyx 3 vertèbres coccygiennes, soudées

Dans la grande majorité des cas, les régions cervicales et lombaires sont creuses ou "lordosées" (concavités tournées vers l'arrière); la région dorsale est arrondie, ou cyphosée (convexité tournée vers l'arrière).
Ces courbures peuvent être plus ou moins accentuées, effacées, voire inversées, selon les personnes. Les écarts à la norme n'entraînent pas forcément des problèmes mais peuvent y prédisposer selon leur importance et le régime qu'on impose à sa colonne vertébrale lors des efforts.

De l'atlas au coccyx, les vertèbres ont des formes très différentes, ce qui conditionne les possibilités de mobilisation des différents étages.
Elles ont cependant en commun :

• Un corps vertébral antérieur.
• Un arc postérieur, avec deux pédicules, une apophyse épineuse et deux apophyses transverses.
• Un trou vertébral

L'alignement des trous vertébraux forme le canal rachidien où passe la moelle épinière qui s'arrête au niveau des L1 ; de la moelle épinière partent des nerfs rachidiens qui sortent par des trous de conjugaison situés sous les pédicules.

Les vertèbres sont séparées au niveau des corps vertébraux par des disques intervertébraux qui jouent un rôle d'amortisseur ; au centre du disque, un noyau se déplace en fonction des pressions enregistrées lors des mouvements et des charges reçues.

L'usure ou le tassement du disque intervertébral, provoque le rétrécissement des trous de conjugaison.
Le pincement des nerfs sortant de la colonne vertébrale par ces espaces, peut avoir des conséquences multiples : troubles de la sensibilité, de la motricité, et dysfonctionnement des organes internes par les fibres du système nerveux végétatif concerné.

Nous employons souvent l'expression "mettre de l'air entre les vertèbres" pour expliquer qu'il est très important de décomprimer le disque intervertébral par des exercices d'étirements doux ; par ailleurs, la bonne superposition des trous vertébraux et la "clarté" des espaces laissés aux nerfs rachidiens ne sont pas moins vitaux.

Points sensibles et zones-clés.

Atlas (C1) et axis (C2).
Les deux premières vertèbres cervicales supportent la tête et sont responsables de mouvements très fins, en rotation par exemple.

De D1 à D7
cette zone sujette à l'enraidissement est souvent contracturée chez les personnes qui somatisent leurs tensions physiques.

La première lombaire (L1)
Point clé sur le plan énergétique: un problème au niveau de cette vertèbre peut avoir des conséquences sur le fonctionnement rénal et la respiration diaphragmatique.

La cinquième vertèbre lombaire et la première sacrée (L5-S1)
le poids du tronc repose sur cette charnière fragile et fragilisée par de multiples causes, dont la répétition d'efforts mal positionnés.

Le bassin, lieu de convergence de forces contraires.
Le premier étage de la Tour Eiffel est au point de convergence d'influences multiples : situé entre les quatre piliers dont les points d'appui au sol sont articulés, et les étages supérieurs pesants et animés d'un mouvement oscillatoire par nature déstabilisant, l'ensemble est pourtant parfaitement équilibré.
Si le bassin peut être grossièrement comparé au premier étage de la Tour Eiffel, le squelette, en général, ne possède que rarement une architecture et une "réactivité" aussi réussies. Les raisons en sont multiples, notamment :

• Les pieds de l'homme ne sont pas comme les assises des piliers de la Tour puisqu'ils exercent une poussée sur le sol ; certaines raideurs musculaires et une insuffisance de sensations, font que l'articulation pied/sol se fait mal ; la répartition du poids du corps est rarement satisfaisante car inégale d'un pied à l'autre.
• La croissance qui ne respecte pas la règle de la symétrie aboutit souvent à des jambes de longueurs différentes et au décalage de la tête des fémurs dans le sens de la hauteur.
• Une musculation insuffisante ou une attitude "hanchée" dont l'origine tient à l'histoire de la personne, provoque des bascules antérieures, postérieures ou latérales du bassin.

À l'intérêt de posséder ce type d'information, s'ajoute pour les femmes celui de connaître la structure de leur bassin, en rapport avec les problèmes liés à l'accouchement, qu'ils se produisent avant, pendant, après et... quelquefois longtemps après.

Anatomie et repérage

Le bassin est formé de 4 os, articulés entre eux et réunis sous l'appellation de ceinture pelvienne.
La partie la plus basse de la ceinture pelvyenne (le petit bassin), et les muscles qui la ferment portent le nom plus général de périnée.
Ces 4 os sont :

Les os iliaques
Les deux os iliaques, lorsqu'on dit avoir les mains sur les hanches, on les place en réalité sur le bord supérieur des os iliaques : les crêtes iliaques. L'articulation de la hanche se trouve plus bas. Les os iliaques s'articulent en haut avec le sacrum et entre eux en bas.

Le sacrum
On peut le situer en plaçant une main à plat juste sous la dernière vertèbre lombaire. Il comporte cinq vertèbres soudées.

Le coccyx.
Dans le prolongement du sacrum, cet os est très connu; qui n'a pas ressenti douloureusement ce petit triangle lors d'une chute sur les fesses ? Il est constitué par trois vertèbres soudées.

Le pubis et la symphyse pubienne.
La partie basse et antérieure de chaque os iliaque porte le nom de pubis et se relie à l'autre partie par un fibro-cartilage (symphyse pubienne), susceptible de petits mouvements d'écartement au cours des règles, pendant la grossesse et l'accouchement.
On peut très facilement palper cette zone qui constitue par ailleurs un lien d'insertion pour le muscle abdominal grand droit -les ischions- situé à la partie inférieure des os iliaques, en partie arrondis, c'est eux que l'on ressent lorsqu'on s'assoit sur un support rigide.

La fatigue, le travail, la maladie, l'âge et... la pesanteur nous tassent.
Il faut entretenir et parfois revivifier le réflexe de redressement qui permet à toute créature vivante, et particulièrement à l'homme, ce récent bipède, de développer ses forces vives.

Le redressement, c'est l'affaire des muscles profonds.

Comme tout être vivant, l'homme doit vaincre en permanence la pesanteur; le redressement est d'ordre réflexe dont l'origine part des pieds lorsque nous sommes debout, et du bassin lorsque nous sommes assis.
C'est à partir du réflexe de positionnement que nous pouvons élaborer une gestuelle efficace.
Un mauvais positionnement, ou la fatigue, diminuent ce réflexe.

Au niveau de la colonne vertébrale, la permanence du redressement et l'alignement des vertèbres sont assurés par les muscles profonds; situés au plus près du système osseux, ils sont formés de faisceaux courts; ils vont d'une vertèbre à l'autre ou relient tout au plus trois vertèbres, certains s'étendent aussi des vertèbres aux côtes, mais toujours sur une petite distance.
Puissants et précis, ils peuvent travailler longtemps sans fatigue.
Lorsqu'une personne de redresse volontairement, ou parce qu'on le lui demande, elle fait appel aux gros muscles superficiels du dos qui sont des muscles de la motricité : leur action ne peut être que de courte durée car ils se fatiguent très vite.
Il est par conséquent important de comprendre que le gainage de la colonne vertébrale et l'éducation ou la rééducation au redressement passent par des exercices spécifiques concernant les muscles profonds.

Les muscles les plus profonds du redressement sont :

• Au niveau cervical: muscles du long du cou.
• Au niveau dorsal : Inter-transversaires, transversaires épineux et épi-épineux.
• Au niveau lombaire: le psoas iliaque.

Détails des muscles les plus profonds :

• Inter-tranversaires : d'une apophyse à l'autre.
• Transversaire épineux. d'une apophyse tranverse aux lames des vertèbres supérieures, ou aux apophyses épineuses suivantes.
• Les épi-épineux : ils relient les apophyses épineuses dorsales.